Le « reverse mentoring », la nouvelle tendance dans le monde de l’entreprise

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Le « reverse mentoring », la nouvelle tendance dans le monde de l’entreprise

Nous sommes en 1996. Les médias commencent à parler peu à peu d’un nouveau phénomène appelé Internet. Les descriptions ne sont pas toujours claires, il s’agirait d’une sorte de Minitel via ordinateurs. Encore très peu de foyers en sont équipés dans le monde et encore moins en France. Pour le commun des mortels, à cette époque, Internet est un concept flou. C’est surtout un Modem lent dont sort des sons stridents, inévitables si vous souhaitez vous connecter et « surfer sur la toile »!

Le grand public n’y prête guère attention, ce qui n’est pas le cas des chercheurs universitaires qui voient en Internet une véritable révolution. C’est notamment le cas du chercheur français Joël de Rosnay. Dès 1996, il avance des concepts qui vont bouleverser la société. Internet va accélérer le processus d’information, permettre à un très grand nombre d’avoir accès à des sources quasi sans limites.

Surtout et c’est bien là le cœur de sa théorie, Internet va mettre fin au système hiérarchique et pyramidal de notre société, un petit groupe qui détient le pouvoir en l’imposant sur un grand nombre.

Si l’on peut discuter cette théorie, on ne peut nier qu’Internet a modifié ce système pyramidal en donnant un écho à une large base.

C’est le cas dans de nombreux domaines et notamment celui de l’entreprise. Les dirigeants des grandes entreprises d’aujourd’hui ont bâti leurs carrières avant l’avènement d’Internet et ils sont nombreux à ne pas forcement maitriser ces nouveaux codes technologiques. Il en est de même pour la génération suivante qui a vu les années 2010 et le tournant des réseaux sociaux modifier le fonctionnement de l’entreprise.

Chaque génération peut vite se trouver dépassée par les nouveautés technologiques qui balayent les codes classiques. Pour répondre à cela, de plus en plus de sociétés mettent en place ce qu’on appelle le « reverse mentoring », c’est-à-dire que les nouvelles générations forment les anciennes pour que chacun puisse continuer à travailler tout en adoptant les nouveaux codes.

Je vous parle aujourd’hui, en 2018, de ce nouveau phénomène qui ne peut qu’améliorer le fonctionnement de votre entreprise.

Les virages technologiques

Peu de personnes le savent mais avant de devenir l’iconique PDG de Publicis, Maurice Lévy a démarré sa carrière en tant qu’informaticien. Il explique que si ses débuts sont modestes, il les fait néanmoins dans un domaine précieux qui lui permettra de grimper les échelons rapidement, en comprenant très vite les évolutions technologiques qui allaient faire évoluer le monde de l’entreprise.

En 2007, dans une interview donnée à ZDNet.net, il expliquait que la capacité d’échange instantanée ainsi que la suppression des barrières spatiales et temporelles sont les véritables révolutions de ces dernières années. Il rajoute : « il faut savoir se servir intelligemment de tous ces outils, pour en tirer le meilleur bénéfice ».

Cette citation prend encore plus de sens à l’heure des réseaux sociaux.

Une entreprise ne peut plus communiquer par simple voie de presse classique. Internet a amené ce besoin de réponse immédiate, cette réactivité. De nouveaux codes se créent et les entreprises ne peuvent le nier.

Pourtant ces codes, contrairement aux générations dirigeantes déjà en place, sont souvent d’abord maîtrisés par la génération qui grandit avec. La question se pose donc :

  • les générations dirigeantes doivent-elles continuer à agir en ignorant les bouleversements
  • ou doivent-elles permettre à l’entreprise de rester dans le coup en faisant confiance à la nouvelle génération ?

Les enjeux économiques étant importants, il est impossible de nier les évolutions, la nouvelle génération a un rôle à jouer, tout comme la classe dirigeante.

La transmission du savoir

Le philosophe anglais Francis Bacon disait : « Le savoir, c’est le pouvoir ».

Les dernières révolutions technologiques ont amené une génération dépourvue de pouvoir à détenir le savoir.

On se trouve finalement dans les prédictions avancées vingt ans plus tôt par Joël de Rosnay. Il est impensable aujourd’hui qu’une entreprise ne communique pas sur les réseaux sociaux. Il a donc fallu créer de nouveaux postes en engageant des personnes compétentes, mais les dirigeants, les cadres plus âgés se doivent eux aussi de surfer sur cette nouvelle vague. Il est important pour eux de comprendre les nouveaux outils qui sont au cœur du fonctionnement de l’entreprise. Le savoir c’est le pouvoir et ils ne peuvent le perdre.

De nombreuses entreprises ont donc mis en place ce fameux reverse mentoring : Axa, Accenture, Danone, Orange pour ne citer qu’elles. Généralement cela se déroule sur plusieurs séances, en très petits groupes, voire en cours personnalisés. Cela peut s’expliquer aussi par la question de l’intimidation. Il est peut être déstabilisant pour un jeune de devoir s’adresser à un groupe de cadres expérimentés. La personnalisation des cours permet de créer une proximité, une relation plus forte qui va aider le jeune employé comme le cadre senior.

Ces types de formations vont être appelées à se multiplier aussi vite que la technologie progresse. Les experts en formation ne sont pas en reste, une entreprise comme Talentsoft par exemple offre désormais la possibilité aux entreprises de créer des formations sur mesure pour leurs salariés. Les jeunes talents peuvent dès lors prendre en main les outils nécessaires pour partager leur savoir-faire avec leurs pairs.

Si le reverse mentoring est bénéfique pour les cadres qui ont besoin de combler leur retard technologique, il peut être aussi un formidable accélérateur de carrière pour les plus jeunes.

Une chance pour les jeunes employés

Plus une entreprise est importante et plus les services peuvent être cloisonnés. Il en est de même pour les rapports hiérarchiques. Il sera très rare de rentrer en communication avec un n+3 voire n+4.

Le reverse mentoring vient rebattre les cartes et complètement changer les rapports au sein de l’entreprise. Quand certains mettront plusieurs années à se faire remarquer par leurs managers pour espérer monter en grade, les jeunes formateurs des programmes reverse mentoring pourront rentrer directement en contact avec des dirigeants. C’est une opportunité inespérée pour eux, une expérience qu’il faut sans aucun doute faire fructifier.

Cela ouvre aussi une nouvelle perspective de management. S’il joue ici le rôle de formateur, cela n’en reste pas moins pour l’employé une chance d’apprendre au côté d’un cadre. Une chance d’en savoir plus sur le fonctionnement de l’entreprise et ses rouages mais aussi d’observer comment un cadre opère au sein de la société. L’échange ne se fait donc pas forcément dans un sens ou dans l’autre, chacun peut apprendre d’autrui et c’est bien là l’une des forces du reverse mentoring.

Conclusion

Le monde de l’entreprise a considérablement évolué au cours des deux dernières décennies. En cause la place de plus en plus importante prise par les avancées technologiques, Internet et les réseaux sociaux en tête.

Ces nouveautés demandent de nouvelles connaissances, des connaissances souvent ignorées par les générations déjà en place. C’est ainsi que les plus jeunes ont un rôle à jouer, en obtenant de nouveaux postes créés en conséquence mais aussi en pouvant former les plus anciens. Le reverse mentoring permet à certains d’apprendre, à d’autres d’enseigner en se familiarisant avec les particularités de leur entreprise. C’est l’occasion pour eux de se faire remarquer et de possiblement gravir plus vite les échelons.

En somme, le reverse mentoring renforce la cohésion de l’entreprise à tous les étages, un concept qui pourrait s’imposer à l’avenir.

4 réactions sur « Le « reverse mentoring », la nouvelle tendance dans le monde de l’entreprise »

  1. Article très intéressant ! Je ne connaissais pas ce concept mais dan tes explications je retrouve de nombreuses situations d’échanges qui ont lieu de manière quotidiennes dans notre entreprise. Attention plusieurs fois tu emploies le terme « reverse monitoring » qui n’a donc plus du tout le même sens… 😉

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