Les enjeux de monétisation pour Google derrière le phénomène « Mobile Friendly »

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Formation SEO par Olivier Andrieu

Les enjeux de monétisation pour Google derrière le phénomène « Mobile Friendly »
Les enjeux de monétisation pour Google derrière le phénomène « Mobile Friendly »

Le 21 avril dernier, Google a lancé un algorithme de recherche amélioré, que les professionnels SEO ont longtemps appelé « Mobilegeddon » (voir un récap’ complet sur Eskimoz). Ce nouveau procédé de crawling devait pénaliser les pages web non mobiles (comprenez ni responsive design, ni optimisées mobile). Pourtant, le jour même de l’apocalypse, on a pas vu grand chose

Bien que la catastrophe ait été moindre que prévu, il y’a eu un impact. Et c’est désormais visible et concret : environ 1 page non optimisée sur 5 s’est faite « dégager » des résultats de recherche mobile.

Même des sites d’autorité comme Moz reconnaissent que la cadence de perte de positions SEO mobile s’est accélérée. Et Google n’a certainement pas encore dit son dernier mot. De petits réglages sont à venir, et eux risquent de faire encore plus de dégâts SEO. Mais comme le savent les référenceurs, le changement perpétuel fait parti du jeu SEO, n’est-ce pas? Regardez l’historique des mises à jour de l’algo Google; il y’en a des dizaines depuis les débuts du moteur de recherche !

Pour revenir à l’actualité Mobilegeddon et cette obsession de la « mobile friendlyness », il a été annoncé à la sphère SEO que 3 facteurs seront particulièrement examinés par l’algo. mobile :

  • l’experience utilisateur (site mobile / responsive?)
  • le temps de chargement (êtes vous lent?)
  • la présence d’interstitiels (ex: « téléchargez mon app »)

Et vous savez pourquoi? Parce que la stratégie de monétisation de Google sur le réseau de recherche « mobile » repose grandement sur ces 3 piliers de l’experience utilisateur… Les prochaines lignes ont pour but de vous décrire avec clairvoyance pourquoi, pour Google, la guerre du mobile se joue précisément sur ces 3 batailles.

Enjeu #1 : Put the user first, où s’assurer que tous les sites de la planète soient mobile friendly

Des bonnes pratiques UX clairement communiquées à l’industrie pour que la recherche reste au coeur des usages digitaux

Google pense toujours à l’utilisateur en premier.

Le changement vers l’ère mobile implique un grand défi: la recherche Google doit rester un usage tout aussi indispensable on the go, que derrière un ordinateur fixe. Si les mobinautes se détournaient du Search, sa capacité de monétiser son moteur de recherche s’affaiblirait grandement. Pour le moment, Google fait figure de bon élève:

  • les usages sont au rendez-vous (cf image suivante)
  • et l’entreprise capture encore plus de la moitié des revenus publicitaires mobiles mondiaux.

Google_Mobile_Moments_900

Mais pour continuer à satisfaire ses utilisateurs avec son Search, Google doit compter sur l’aide du web entier, et cela commence par présenter des pages web « décentes » sur mobile.

L’entreprise de Mountain View veut mettre au diapason les webmasters sur ce que doit être un site sur mobile. L’entreprise a d’ailleurs publié ce livre blanc dédié à la conception de sites mobiles (orientés e-commerce), dont je vous recommande la lecture :

Une mauvaise experience sur un site trouvé après une recherche Google, c’est comme décevoir un client sur son service après vente: cela décrédibilise le travail du célèbre moteur de recherche.

  • « Voyez, je vous fait confiance, je tape une recherche sur le cours financier de telle action,
  • et vous m’envoyez vers un site non adapté, où je ne peux rien lire,
  • rien faire et surtout pas consulter l’information que je veux dans les 3 sec qui suivent mon clic?
  • On trouve jamais ce qu’on veut chez vous… La prochaine fois je passerai directement par mon app Bloomberg ! »

C’est exactement ce type de réaction que cherche à éviter le géant de l’Internet !

Un mouvement défensif par rapport à la concurrence des apps

Vous l’aurez compris, « faire en sorte que le web devienne mobile » est un enjeu fort pour Google. Et c’est pour cela qu’il a envoyé un signal tout aussi fort le 21 Avril dernier, et souhaité que les sites deviennent tous « mobile friendly ». Et nous comprenons pourquoi.

  • Imaginez vous un monde parfaitement multiscreen.
  • Où toutes les expérience digitales seraient optimisées quelque soit l’écran sur lequel vous consommez votre contenu…
  • Si ce monde existait déjà sur 100% des URLs, alors nous continuerons à faire des recherches, comme dans les années 2000, au lieu de passer plus de temps dans des app’.

Car oui, quand on parle de mobile pour le réseau de recherche Google, on évoque obligatoirement la concurrence faite par les apps. Celles-ci grignotent en réalité beaucoup de notre temps « connecté ». Une étude ComScore datant d’Octobre 2014 révélait que 52% du temps passé en ligne se faisait en réalité au sein d’apps (smartphone et tablette).

Pendant que les gens utilisent ces apps, ils ne font pas de recherche sur Google. C’est mécanique.

Enjeu #2 : Put the user first (encore), où s’assurer que le web mobile soit rapide

Une annonce confirmée au SMX 2015 de Sydney

Nous en discutions en introduction de l’article. Il a été annoncé au SMX 2015 de Sydney que le temps de chargement va devenir un des nouveaux must have des sites mobiles nouvelle génération.

Et ce n’est pas surprenant. La pénalisation des sites lents ne datent pas d’hier. Le temps de chargement est l’ennemi du business & des utilisateurs:

  • Prenez Amazon : une seule seconde de chargement en trop, et l’entreprise perd 1.6 milliards de dollars de revenus.
  • Dans les yeux des utilisateurs, l’attente est mal tolérée: 70% d’entre nous ne reviennent pas sur un site lent, et 56% des mobinautes attendent qu’une page se chargent aussi vite sur mobile que sur desktop.

Par conséquent, il est dans l’intérêt de tous que le web soit rapide, notamment sur mobile.

Il existe une synergie entre UX mobile et temps de chargement

Il fût un temps, où la toile était jonchée de monstruosité gif pseudo-animées, avec des graphismes qui semblaient sortir d’une game boy… Vous avez oublié cette époque? Il vous suffit de jeter un oeil aux captures du site de La poste en 1997  ou celle de Google en 1998 pour vous replonger dans un autre temps.  Du coup, les créateurs de sites internet ont voulu faire des choses plus « belles ». Certains sites étaient (sont encore parfois) entièrement réalisés en Flash. La contrepartie demandée à l’utilisateur derrière son ordinateur de bureau? De patienter un peu plus longtemps pour que le « joli » puisse se charger et resplendir devant les yeux du visiteur.

Avec le mobile, la définition même de « joli » en a pris un coup.

Personne n’inventera demain une technologie qui fait des pages web « jolies », au détriment de la vitesse de chargement. Plus jamais. Bien sûr, nous voulons que le web soit beau. Mais pas au prix de la rapidité d’accès au contenu. Et quand nous sommes contraints de patienter (ex: une vidéo qui  charge), l’expérience agace et est toujours décevante pour l’utilisateur. Encore une fois, cette annonce était prévisible. Elle est bien alignée avec le credo « Put the user First » présenté plus haut. Là encore, si jamais les pages vers lesquelles Google renvoie mettent 1min à charger, que pensera le mobinaute du service Google?

La volonté de fournir un accès rapide aux contenus, pour rester le carrefour d’information du web et se protéger des réseaux sociaux

La « vie connectée » devenant de plus en plus systématique, le web ne peut plus se ralentir, faire marche arrière. Les utilisateurs voient dans le numérique l’instantanéité de l’information. Et les réseaux sociaux l’ont bien compris. En regroupant les centres d’intérêt de l’individu sur un même stream, les plateformes sociales ont réussi à s’imposer dans les usages mobiles:

  • qu’il s’agisse de discussions avec ses amis (ex: Facebook, Snapchat),
  • des actualités qui lui importent (ex: Feedly, Buzzfeed)
  • ou des tribus qu’il aime (Twitter, Instagram)…

Aujourd’hui, la part de trafic redirigé par les réseaux sociaux vers les sites publishers ne cesse d’augmenter. Les réseaux sociaux s’imposent donc comme un substitut à la recherche GoogleFacebook’s secret plan to kill Google — and become the second trillion-dollar company in the processPour ne pas se faire dépasser, et assurer à l’utilisateur la même valeur agrégation, Google doit s’assurer que les pages web mobiles vers lesquelles il redirige sont rapides, et offrent le contenu promis en un clin d’oeil… Car sinon, autant scroller un stream Twitter et cliquer sur les informations qui nous intéressent.   Bien sûr, les usages de la recherche et des réseaux sociaux ne se chevauchent pas complètement.

  • Si vous devez écrire une thèse, il vous sera difficile de vous passer de Google et de trouver les sources nécessaire à la rédaction de votre papier sur les plateformes fermées que sont les réseaux sociaux.
  • En revanche si vous avez 5min à patienter dans une salle d’attente, vous préfererez consulter un stream de contenu sur une app’, plutôt que de faire des recherches aléatoires sur Google.

Même si les deux business – Search & Réseaux Sociaux – ne seront jamais 100% en concurrence frontale, ils peuvent se capturer mutuellement une belle part du gâteau si jamais les usages des utilisateurs penchent de leur côté. La bataille se chiffre en plusieurs milliards.

Enjeu #3 : Put the user first (toujours) où la pénalisation des interstitiels pour limiter les usages des app’ et l’explosion de la recherche verticale

La mauvaise réputation des interstitiels ne date pas d’hier

Depuis que le web existe, il a toujours été reconnu que les interstitiels et autres pop up étaient des techniques marketing parmi les plus intrusives qu’il soit. Pourquoi? Car les interstitiels empêchent un accès simple et rapide au contenu que l’utilisateur veut vraiment consulter. C’est aussi un fait: ces techniques marchent. Par conséquent, les webmarketers les utilisent régulièrement. Mais Google ne l’entends pas de cette oreille là. Alors que les publishers et services web en tout genre font tout pour « verrouiller » & fidéliser leurs utilisateurs, l’utilisation d’interstitiels sur mobile est clairement dans le collimateur de Google, qui pénalisera les éditeurs de site qui utilisent cette technique.

La bataille est autre : plateformes fermées VS Internet ouvert

Google veut se débarrasser des interstitiels qui « polluent » les sites mobiles pour que les gens continuent à naviguer et rechercher plutôt que de télécharger sans cesse de nouvelles apps.

  • Cela va à l’opposé de la bataille des publishers & réseaux sociaux qui veulent « verrouiller » les utilisateurs dans des services « fermés »,
  • mais le business de Google est différent; il ne génère du cash que si les utilisateurs naviguent et recherchent dans un internet ouvert.

Imaginez vous ; si les éditeurs « capturent » leur visiteurs dans leurs apps’ en affichant un interstitiel sur leur site mobile, à terme, le rythme des requêtes mobiles faites sur Google risque de ne pas « exploser » au paroxysme attendu (souvenez vous, les requêtes mobiles sont amenées à surpasser les requêtes desktop, ce qui est dejà une réalité en Chine ou en Corée et bientôt aux US), voire de s’essouffler dans le temps.

L’enjeu industriel est important. C’est pourquoi je ne suis pas étonné que Google pénalise les techniques -comme les interstitiels de téléchargement d’app- qui incitent au final les utilisateurs à s’enfermer dans un service particulier.

Le moteur de recherche souffre déjà de la recherche verticale qui s’opère sur les sites leaders, comme Amazon, Ebay, Etsy, Le Bon Coin… Il ne s’agit pas à présent de perdre la bataille du mobile en laissant les utilisateurs s’écarter de la recherche Google au profit des apps.

Autres sources pour rédaction:
ETES-VOUS GOOGLE MOBILE-FRIENDLY ?
Le Mobile-Friendly devrait intégrer 3 nouveaux signaux pour le classement
Google Platypus est le nom de la prochaine mise à jour du Mobile-Friendly
Non-Mobile-Friendly Share of SERPs Decreases 21% with April 21 Mobile Algorithm Change
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Mobile apps dominate time consumers spend online
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80pc of time spent in just five apps: Forrester
Slow load times are killing publishers in mobile
Mobilegeddon Hits & Misses
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Formation SEO par Olivier Andrieu

3 réactions sur « Les enjeux de monétisation pour Google derrière le phénomène « Mobile Friendly » »

  1. Je trouve les interstitiels très embêtants sur mobile, aussi bien sur une app que sur un site. Déjà que l’écran n’est pas grand mais en plus la croix pour quitter est très petite. D’autant plus que cette croix n’apparait jamais au début. Il faut parfois attendre quelques secondes pour qu’elle s’affiche. Avec nos gros doigts, on se retrouve forcément à cliquer sur la pub. Chose que l’on n’a jamais demandée, et sur mobile, c’est jamais pratique. Je rejoins Google sur ce point. Je suis content qu’il lutte contre cette pollution et favorise l’expérience utilisateur.

  2. Article super intéressant pour les connaisseurs. Je pense qu’il serait pratique de rappeler la différence entre responsive et adaptive pour certains webmaster ou autres acteurs du web. En tout cas un plaisir de le lire.

  3. Google veut à priori privilégier les utilisateurs de son moteur de recherche, qui se connectent de plus en plus sur un terminal mobile. Le géant américain a tout inérêt à y gagner d’autant que les critères de « mobile-friendly » ne concernent que les référencements sur les résultats de recherche sur mobile, le référencement sur les recherches via un ordinateur reste inchangé. Ainsi tous les utilisateurs sont satisfaits, les revenus publicitaires enrichissent Google

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