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- Le problème du fake : internet est truffé de bots, ce n’est pas nouveau
- La véritable escroquerie : les bots et les faux comptes en guise de vrais fans
- Les bots et les faux comptes sont le cauchemar des plateformes sociales, qui mettent de gros moyens pour lutter contre le fléau
- Il existe des outils & des méthodes pour détecter le fake, accessibles sur internet
- Hormis le fake, quelle est cette magie noire derrière ces milliers d’abonnés & de vues? De la publicité, tout simplement…
- Les entreprises qui vous vendent des abonnés utilisent souvent des leviers publicitaires pour arriver au résultat escompté
- Un coeur de métier de « négociant média », qui séduit les entreprises en recherche de rationalisation et de résultats rapides
- La publicité pour gagner des vues ou des abonnés pose-t-elle des contraintes de qualité?
- Acheter des abonnés via des entreprises qui ne font que ça revient à passer à la TV « en mode aléatoire »: on ne cible pas, on arrose…
- Les société qui vendent vues & abonnés veulent rassurer
- Est-ce que gonfler ses compteurs peut développer vos ventes?
- Ne pas confondre « fraude » et « publicité »
- Une publicité « ultra optimisée », très bien achetée, où chaque vue coûte entre 0.01€ et 0.00€
- Les ventes et le ROI ont été multiplié par 2
- Acheter des fans ne solutionnera jamais la problématique de l’engagement & de la qualité du contenu
- Restez focus sur la qualité du contenu, toujours…
- Le problème n’est pas que la taille d’une communauté, ou même l’achat de vues et d’abonnés: c’est avant tout la stratégie de certaines marques sur les réseaux sociaux
- Conclusion
Dans le marketing moderne, les médias sociaux représentent le socle de votre image de marque. L’enjeu est simple : qui dit une grande visibilité, dit une plus grande notoriété.
Afin de donner une illusion de popularité en augmentant le nombre de fans et autres followers, les entreprises et les particuliers peuvent acheter en masse des abonnés Twitter, Facebook ou encore acheter par milliers des vues sur Youtube, moyennant des frais à un prestataire spécialisé.
On trouve sur la place de nombreuses entreprises qui vous livrent des abonnés par pack de 1000, et leur existence a toujours été source de polémique.
Bien que je n’ai, moi même, jamais acheté un seul abonné (…mon nombre de followers Twitter ne dépasse pas la barre des 4000 twittos depuis des années…), je constate que l’Internet entier se lève contre les fakes influencers. Ce sont des « arrivistes » qui utilisent justement ces pratiques. Ils sont présentés comme de simples tricheurs égocentriques, car ils ont échangé quelques $ pour incrémenter un compteur…
En tant que marketeur de métier, je reste perplexe par rapport à cette « croisade contre le fake« . Curieux, j’aimerais prendre du recul et poser des questions plus globales :
- Les fakes fans / likes / views: est-ce quelque chose qui a vraiment pourri les plateformes sociales?
- Hormis les arnaques avérées, avec des faux compteS créés à l’autre bout du monde, comment s’y prennent ces prestataires pour doper les compteurs en un temps record?
- En quoi cette pratique pose-t-elle des challenges de qualité? Le marketeur doit-il en avoir peur?
- Est-ce qu’un « gros » compteur peut vraiment solutionner un problème de « contenu« ?
- Est-ce qu’acheter des vues signifie toujours flop commercial?
- Quel est le problème de fond?
Je vais vous partager dans cet article, en 2 500 mots, les réponses personnelles que j’ai à ces questions…
Le problème du fake : internet est truffé de bots, ce n’est pas nouveau
La véritable escroquerie : les bots et les faux comptes en guise de vrais fans
Il est certain qu’en choisissant mal votre prestataire, vous pouvez facilement tomber dans de l’achat de comptes « zombies », qui ne font que donner l’illusion de communauté.
Le pire cauchemar est quand le compteur retombe:
- soit parce que la plateforme a « retiré » les engagements les jugeant faux,
- ou tout simplement parce que tout le monde se désabonne peu de temps après (genre, tout de suite).
Le New York Times a d’ailleurs testé plusieurs services qui proposent d’acheter des vues sur Youtube. Leur bilan montre qu’avec certains services, le compteur est retombé comme un soufflet, après avoir été filtré par le service anti-spam de Youtube.
Les bots et les faux comptes sont le cauchemar des plateformes sociales, qui mettent de gros moyens pour lutter contre le fléau
Il faut savoir que sur les réseaux sociaux, il y’a toujours une part de traffic de « bots ». C’est un des problèmes du web, et ce n’est pas nouveau. C’est d’ailleurs pour cela que IAB a mis en place un standard de viewability, qui permet de contrer une partie du trafic frauduleux (car un bot ne peut pas réellement laisser une publicité affichée pendant 1 sec à l’écran).
La bonne nouvelle pour les utilisateurs, c’est que les plateformes sont rentrées en guerre contre « les fausses vues » et les faux comptes. Ils les traquent, les filtrent, les suppriment et renforcent toujours plus leurs défenses contre ce qu’ils jugent comme du spam, et qui nuit à la crédibilité de leurs services.
- Chez Google / Youtube, générer des « fausses vues » va à l’encontre des CGU. Le géant dédie une large équipe d’ingénieurs, de statisticiens et de data scientists pour combattre les fausses vues, et les limiter à moins de 1% des vues enregistrées par la plateforme
- Facebook, qui s’est lancé dans une véritable chasse aux sorcières depuis des mois, avouait avoir supprimé plus de 25 millions de contenus haineux, de spams ou montrant de la nudité sur sa plateforme, et 583 millions de faux comptes dans le monde.
- L’an passé, Instagram dévoilait un filtre anti-spam robuste, capable de détecter et modérer les faux commentaires dans 9 langues.
- Twitter s’est récemment fait remarqué pour avoir aussi fait « le ménage » provoquant ainsi la perte de plusieurs milliers de followers pour certains utilisateurs du service de micro-blogging.
Il existe des outils & des méthodes pour détecter le fake, accessibles sur internet
« On n’est jamais mieux servi que par soi même » dit l’adage.
Vous retrouverez de nombreux tutoriels sur la toile POUR apprendre à détecter de fausses vues, de faux fans ou de faux likes… Ils vous suffit d’une simple recherche Google pour les trouver.
Et heureusement pour les marketers, il existe de nombreux outils qui leur permettent de détecter les « faux » sur les réseaux sociaux:
- Faker vous permet de quantifier le nombre de faux followers d’un compte Twitter
- Vous pouvez retrouver un outil similaire sur influencermarketinghub.com ou igaudit.io pour Instagram
- Des outils comme Scraawl peuvent aussi aider les marques à vérifier si leurs vidéos Youtube ou leurs publications Facebook atteignent un vrai public.
Le grand public, comme les marketers, ont donc à leur disposition de plus en plus de ressources pour vérifier l’authenticité de leur communauté.
Hormis le fake, quelle est cette magie noire derrière ces milliers d’abonnés & de vues? De la publicité, tout simplement…
Les entreprises qui vous vendent des abonnés utilisent souvent des leviers publicitaires pour arriver au résultat escompté
Soyons clairs; il y’a des escrocs qui vous vendent volontairement des bots & des faux comptes en guise d’authentiques vues, fans, followers et tout ce que vous voulez… Et certains y arrivent encore. Mais le sujet de cet article n’est pas de débattre du niveau d’escroquerie de cet industrie.
Comment s’y prennent ces acteurs qui vous promettent des résultats en un temps record?
La réponse est simple: la publicité.
Ces business utilisent un moyen connu de tous pour faire gagner des abonnés à leurs clients; ils activent les leviers médias mis à disposition par les plateformes en question.
Un coeur de métier de « négociant média », qui séduit les entreprises en recherche de rationalisation et de résultats rapides
Hormis pour celles dont le business model repose sur des bots farms, le cœur de métier de ces entreprises est d’acheter, au prix le plus bas possible, le résultat escompté et de le revendre avec une marge:
- vous payez 1000€ pour 10 000 vues (0.02€/vue)
- et eux arrivent à atteindre ce montant pour 0.01€.
- C’est ainsi que leur marge sont construites.
Moi même, je traite avec de grands annonceurs au quotidien, et je peux vous assureR que tous demandent à ce que leurs budgets publicitaires rapportent le maximum de résultats (même si il s’agit parfois de vanity metrics). Et après tout, ceux qui « achètent » le plus de média ne sont pas toujours ceux qui réussissent le plus mal. Et bien entendu, la plupart des marques sont disposées à payer pour amplifier leur nom dans un laps de temps court, avec l’espoir de toucher parmi la masse des personnes disposées à acheter leur produits.
La publicité pour gagner des vues ou des abonnés pose-t-elle des contraintes de qualité?
Acheter des abonnés via des entreprises qui ne font que ça revient à passer à la TV « en mode aléatoire »: on ne cible pas, on arrose…
Les entreprises qui vous vendent des abonnés utilisent donc la publicité pour vous ramener vues et followers… certes. Mais il ne faut pas non plus s’attendre à ce que ces derniers aient été minutieusement sélectionnés, avec un targeting chirurgical (« on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre » ). Le plus surprenant quand on s’intéresse à ces services qui vendent des abonnées ou des vues, c’est que de nombreuses commandes proviennent en réalité de sociétés de relations publiques ou d’agence marketing, qui ont elle même vendu des retombées faramineuses à leur annonceur…
Or à de tels prix, vous pouvez être certain que les publicités ciblent… tout le monde, sans faire de distinction. Car la publicité, c’est comme tout: si vous recherchez une audience « rare » (dans une certaine zone géographique, avec un certain profil & des intérêts particuliers), vous paierez plus cher.
Les société qui vendent vues & abonnés veulent rassurer
Pour limiter les effets pervers d’une publicité « au bazooka », les entreprises qui vendent ces services créent des offres faites pour donner confiance aux annonceurs.
- Certains confirment la possibilité de cibler par géographie,
- ou encore offrent des garanties sur la perte soudaine de résultats.
C’est ainsi que certains prestataires se veulent plus rassurants. Fastlikes.fr par exemple présente ses méthodes comme sûres et fiables pour vous permettre d’acquérir une réelle célébrité sur les réseaux sociaux. Les services proposés vous permettent d’acheter des followers Instagram, sur Twitter, mais aussi l’achat de fans sur Facebook, de vues sur YouTube.
Pour rassurer sur la qualité du travail, l’entreprise offre même une garantie d’un mois contre d’éventuels followers ou vues qui déserteraient trop vite…
- Cette dernière consiste à « ré-acquérir » les possibles followers manquants qui se seraient désabonnés après coup (car pour rappel la publicité n’est pas « ciblée »), jusqu’à ce que le compte se stabilise.
- Ces éléments de réassurance ont pour objectif de prouver que le prestataire est sûr des méthodes qu’il emploie pour obtenir ses résultats, et que les followers acquis sont bien réels.
- Cela va même jusqu’à la garantie de remplacement ou de remboursement dans le cas d’une perte majeure supérieure à 50% de followers.
Mais est-ce que toutes ces histoires de compteur ne nous détourneraient pas du « vrai »? A savoir, la question primordiale du résultat…
Est-ce que gonfler ses compteurs peut développer vos ventes?
Ne pas confondre « fraude » et « publicité »
Dans ce brouhaha où s’entremêlent fausses vues, faux comptes créés à la chaîne, perte de crédibilité de certains influenceurs… les gens prennent des raccourcis et n’hésitent pas à « jeter le bébé avec l’eau du bain ».
Car je le répète, il ne faut pas mettre dans le même sac « fraude » et « publicité ». Pour une plateforme comme Facebook notamment, si vous ne faites pas de publicité, vous avez peu de chance d’être vu par quiconque… Et vous allez voir que même avec une publicité « ultra optimisée », un business peut arriver à faire décoller ses revenus en faisant sa promotion sur les réseaux sociaux.
- Dans le cas que je vais vous exposer,
- il s’agit d’un business B2C,
- qui s’est mis à « acheter des vues »
- via les publicités Youtube.
- Ses résultats vont vous étonner…
Une publicité « ultra optimisée », très bien achetée, où chaque vue coûte entre 0.01€ et 0.00€
Les publicités sur Youtube sont régies par un système d’enchères. Vous savez, il s’agit là de ces publicités qui sont diffusées avant la vidéo que vous voulez voir et que vous pouvez « ignorer ».
Les meilleurs professionnels de l’achat média en ligne sont capables d’obtenir des résultats pour des coûts très bas. Comme le montre la capture d’écran ci-dessous, l’entreprise dont je vous parle a réussi à acheter quasiment 300 000 vues Youtube à un prix de 0.004€ par vue.
- C’est une performance d’optimisation incroyable,
- en sachant qu’il s’agit ici de publicités ciblées en fonction du pays et des intérêts des utilisateurs (ex: cibler les accros de news politiques en France),
- donc une audience qui est souvent plus chère pour les publicitaires.
En voyant ces chiffres, les marketeurs dubitatifs se poseront forcément la question suivante: est-ce que cela a eu un quelconque impact sur le business de l’annonceur? La réponse est oui…
Les ventes et le ROI ont été multiplié par 2
Non seulement le chiffre d’affaires en provenance des publicités à quasiment été doublé, mais en achetant mieux, l’entreprise a réussi à augmenter son ROI jusqu’à 539% !
Autrement dit, le business gagne 539€ de ventes chaque fois qu’il investit 100€ en publicité. C’est une rentabilité tout à fait honorable pour ce type de publicité !
D’ailleurs, l’entreprise en question ne mise pas que sur l’achat de vues pour développer son chiffre d’affaires. Elle utilise également d’autres leviers payants, tout aussi bien acheté, qui arrivent à contribuer de manière rentable à leur croissance.
Les enseignements de ce cas réel sont donc les suivants:
- Investir (correctement) dans la publicité peut avoir un impact sur vos ventes
- Ce n’est toujours pas parce que vous achetez « pas cher » que cela ne marche pas
- Il vous vous faut toutefois une expertise très pointue pour arriver à avoir le beurre (les ventes qui décollent) et l’argent du beurre (une publicité pas chère)
Au fond, le « savoir faire » publicitaire ne fait qu’une partie de la réussite. Car pour obtenir de tels résultats, vous ne devez pas oublier un élément crucial: la qualité de ce que vous proposez.
Acheter des fans ne solutionnera jamais la problématique de l’engagement & de la qualité du contenu
Restez focus sur la qualité du contenu, toujours…
Quelque soit le nombre de fans / abonnés, il ne faut jamais se laisser déconcentrer par une vanity metric. Ce n’est pas sur elle que vous construirez un business et une image florissante sur le long terme (surtout si vous les achetez mal et que les plateformes vous les suppriment après coup).
Pour tenir sur le long terme et vraiment créer une présence pérenne et saine, vous ne pouvez pas passer outre la qualité de votre contenu. Comme je le disais dans un précédent article, « acheter son trafic n’est pas une garantie de faire décoller le business »! Donc il en va de même avec le fait d’acheter des followers Instagram.
Comment un business tel que celui dont je viens de vous parler peut y arriver?
- Avec une forte expertise dans l’achat média comme nous l’avons vu,
- mais aussi avec un contenu et une offre de qualité.
Car en effet, même si chaque vue n’a seulement coûté que 0.004€, la vidéo, elle, était professionnelle, authentique, intéressante et donnait réellement envie de se rendre sur le site pour acheter.
Le problème n’est pas que la taille d’une communauté, ou même l’achat de vues et d’abonnés: c’est avant tout la stratégie de certaines marques sur les réseaux sociaux
L’échec de certains business trouve racine non pas dans le fait qu’ils ont « acheté » 10 000 vues ou 5000 likes… Car ce que les entreprises achètent au travers des packs de 1000, 10 000, 100 000 ou 1 millions de followers ne remplace en rien la qualité intrinsèque de ce qu’elles proposent. La vraie raison est que leurs contenus sont peu qualitatifs, ne captivent pas les foules et que leurs offres ne sont pas capable de convertir.
Trop souvent, les marketeurs pensent (à tort) que leurs produits, leurs contenus, et toutes leurs publications sont géniales, et que le seul ingrédient manquant est « l’exposition » auprès de milliers de personnes. Et bien souvent, après avoir fait de la publicité tout azimut, après avoir augmenté leur nombre d’abonnés, ils n’ont toujours pas plus de résultats… Quel est le problème? Et bien simplement que le contenu, au départ, n’était pas si bon que ça…
- Avoir des millions d’abonnés sur Twitter ne veut pas forcément dire que ces personnes se sont vraiment intéressées à votre contenu, à votre marque.
- Ce n’est pas parce que vous avez 100 000 vues sur Youtube que vous allez devenir « viral » si personne en réalité ne repartage votre contenu, l’amplifie, le commente…
- Ce n’est pas parce que vous possédez 100 000 fans sur Instagram que vous avez une offre attrayante, capable de convertir
- Et si vous commercialisez le pire produit du monde, ce ne sont pas des millions investis en publicité ou une communauté de 10 000 000 d’abonnés qui vous rendra riche. L’entreprise est, dès le départ, vouée à l’échec.
Or combien de marques ont privilégié les compteurs sur les médias sociaux au sacrifice de l’engagement et de la qualité de leur offre?
- Que l’on pointe du doigts certains prestataires malhonnêtes qui vendent de faux abonnés par milliers et qu’on en fasse un scandale est une chose…
- Mais si cela incitait vraiment les marques à auditer et à repenser leurs stratégies sur les médias sociaux, alors cela serait encore mieux.
Conclusion
In fine, il ne s’agit pas d’un chiffre sur un compteur…
C’est avant tout une histoire de confiance en un nom. Car le vrai enjeu n’est pas d’acheter ou pas des abonnés, mais de savoir comment conserver sa crédibilité. C’est la vraie question business derrière l’achat de fans, de vues ou de quelconque métrique sur les réseaux sociaux.
En achetant ces services auprès du mauvais prestataire, les marques et les influenceurs peuvent émailler la confiance de leur communauté, et parfois leur réputation entière.
Est-ce que cela veut dire que vous ne devriez jamais avoir recours au « paid »? Pas le moins du monde.
Il est encore prouvé, en 2018, qu’atteindre une audience plus large permet effectivement de développer ses ventes, comme l’a montré le cas que je vous ai exposé plus haut. La publicité reste une solution quasi-indispensable pour industrialiser une marque et en faire un business à grande échelle.
Autres sources pour rédaction:
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